Accueil > Textes > Relations > Relation avec les familles > Une mère témoigne
Nous sommes partis à 8h00 pile. Dans le car, entre chaque arrêt, les enfants chantent avec les moniteurs. Ils redemandent toujours la même chanson, et le moniteur recommence 10 fois (je suis tombé dans la mélasse). Il chante faux mais les enfants adorent cela.
Nous arrivons au centre à 9h05. Un beau soleil nous attend ainsi que les autres moniteurs. Les enfants de divisent en groupe et chacun connaît son territoire et son aire de jeux. Tout se passe dans le calme. Les enfants se disciplinent eux-même.
Je vais dans le groupe des coccinelles avec mon fils qui me guide à une petite table où l’on nous sert une collation. Les enfants s’entraident et participent à la distribution des gâteaux, pommes et boissons.
Ensuite chacun vaque à ses activités préférées. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que chaque enfant qui demande une quelconque activité nouvelle est exaucé sous l’œil attentif du moniteur ou de la monitrice. Chaque caractère est respecté. La patience des adultes est mise à dure épreuve, mais tout le monde est calme. Je n’en revient pas !
Les enfants ont des tonnes de capacités intellectuelles et manuelles si on leur donne la possibilité de s’exprimer. Les adultes ne sont là que pour les aider ou les surveiller. Mon fils a acquis en 15 jours plus de maturité qu’en 2 ans de maternelle. Les conflits sont évités, ils s’entraident. Chaque enfant qui pleure est consolé, chaque bobo est soigné. Les enfants viennent tous me demander qui je suis et pourquoi je viens chez eux. Mon fils leur fait bien comprendre « c’est ma mère ! ». Je suis l’étrangère qui vient sur leur « domaine ». Enfin ! il me prête pour que je joue à la dînette avec les petites filles.
La matinée passe vite. Chacun me sollicite pour jouer à son activité préférée. Je fais du toboggan, je fais tarzan, je lis une histoire, je prête mes cheveux pour une séance de coiffure. Je fais des poissons et des cannes à pêche, je dois regarder mon fils qui me fait voir fièrement qu’il plante des clous. Bref, je crois que je suis adoptée.
Il est midi. Quatre petites filles et deux garçon s’accrochent à moi pour que je sois à côté d’eux. Je suis bien embêtée et je me sens bête. Tout le monde va chercher sa serviette et chacun s’installe à table. Chaque table a un animateur.
Alors là, je n’en reviens pas ! Mon fils se sert tout seul, à manger comme à boire sous l’œil vigilant du moniteur ! La solidarité entre les enfants est incroyable. Il doit y en avoir pour tout le monde et chacun se sert. Les enfants sont autonomes mais surveillés !
Après le repas succulent, les enfants montent pour le temps de repos. Ceux qui ne dorment pas retournent à leurs activités. Je vais boire le café avec les animateurs et l’équipe m’explique que tout est minutieusement organisé. Merci, mais je m’en suis bien aperçu !
Il n’y a qu’une chose que je regrette : « les salles sont très petites et s’il y avait une pluie discontinue, les enfants n’ont pas de salle de jeux, surtout qu’ils ont besoin d’espace ».
Je me sens très à l’aise. Au moment du départ, mon fils a pris mon sac et il dit « j’ai oublié d’emporter ma mère ». Je n’ai pas vu l’heure passer !
Catherine Boyer, Dossier des Cahiers de l’animation n°1 : Les centres de loisirs.
©CEMEA