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Préparer la séparation

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Quitter la maison pour un temps assez long est une véritable épreuve pour le jeune enfant et ses parents. Les équipes pédagogiques doivent préparer soigneusement cette séparation et les équipes de direction devront accompagner les animateurs à vivre et faire vivre sereinement ce moment sensible.

Lorsque l’on prépare un centre de vacances maternel accueillant des enfants de 4 à 6 ans pendant 18 jours, il est inévitable d’aborder le sujet de la séparation des enfants d’avec leurs proches : parents, fratrie, oncle, tante, grands-parents... Mais comment, du point de vue de l’équipe de direction, aborder ce sujet avec les animateurs et les animatrices et sous quel angle ?

Comment accompagner l’équipe à gérer une situation de séparation difficile ? Bien entendu, il n’y a pas de « bonne réaction ». Mais il me paraissait important d’échanger en équipe avant le moment du départ, afin que chacun puisse se préparer à d’éventuelles séparations difficiles : pleurs des enfants, des parents...

Se préparer en amont du séjour

Lors des réunions de préparation, nous avons échangé sur ce « gros » sujet qu’est la séparation du côté des enfants. Pourquoi la séparation peut-elle être source d’angoisse chez l’enfant ? Quels sont les outils qui peuvent permettre la gestion de certaines émotions de l’enfant – doudou, repères physiques, spatiaux et temporels ? Cet échange s’est concrétisé sous plusieurs formes dans le projet pédagogique.

Ainsi, comme envisagé, nous avons mis en place une réunion avec les familles 15 jours avant le départ. Nous avion préparé un diaporama afin que les enfants et leurs parents puissent avoir quelques images du lieu dans lequel les 38 petits inscrits allaient passer 18 jours de vacances. Une dizaine de familles seulement se sont déplacées pour venir nous rencontrer. Si les parents étaient inquiets à l’idée de laisser leurs enfants partir aussi longtemps, certains enfants l’étaient aussi, telle Virginie, qui a demandé si elle pouvait apporter son canard en centre de vacances. Cette réunion avait surtout pour objectif d’établir un premier contact les uns avec les autres : parents, enfants, équipe pédagogique.

Puis, la veille du départ, à l’hôtel, nous avons pris un temps tous ensemble pour parler de nos appréhensions du lendemain, sans forcément entrer dans la réponse à l’autre. Plusieurs animateurs ont évoqué leurs craintes quant à leurs réactions personnelles face aux parents si l’enfant pleure beaucoup. Mais en même temps sourdait l’envie, la hâte d’y être pour accompagner ces parents et ces enfants dans leur séparation. Nous avons donc pris un moment pour discuter à nouveau de ce temps qui peut être difficile émotionnellement parlant, même pour l’animateur.

Cela a été l’occasion de distribuer à l’équipe le papier « mémo » avec les informations nécessaires à donner aux parents : l’adresse du blog du centre de vacances, avec le code, le numéro de téléphone du centre, l’adresse du centre, ainsi que quelques questions non exhaustives à poser aux parents. Ceci permet aux animateurs de mieux connaître quelques habitudes de l’enfant et aussi de rassurer certains parents : « On a une attention particulière pour mon enfant ».

Quelles réponses concrètes pour apaiser la séparation ?

Pour le séjour, nous avons mis en place avec l’ensemble de l’équipe pédagogique des outils permettant aux enfants de se repérer, physiquement, dans l’espace et dans le temps.
Le travail au niveau de l’accompagnement des animateurs et des animatrices a été de les amener à se poser différents questions. Comment les enfants peuvent-ils être rassurés ? De quoi auraient-ils besoin pour se sécuriser ? À quel moment de la journée la séparation avec les proches peut-elle être la plus difficile pour l’enfant ? Suite à toutes ces questions, nous avons cherché des pistes et crée des outils.

Nous avons travaillé sur l’aménagement des espaces afin de délimiter des coins bien définis : espaces sommeil, espaces repas, espaces hygiène et espaces jeux-ateliers. Il été aussi indispensable que nous parlions de l’objet transitionnel de l’enfant : le doudou. Celui-ci doit être accessible à tout moment de la journée ? Nous avons aussi échangé sur les différents rituels mi en place lors du séjour : le moment d’endormissement, les réunions d’enfants à moment fixe dans la journée...

Enfin, un train en papier avec 18 wagons (chaque wagon représentant une journée) a été affiché en bas de l’escalier par lequel les enfants descendaient chaque matin et remontaient chaque soir. Cet outil a réellement permis aux animateurs d’accompagner les enfants dans cette longue séparation. Au bout de 7-8 jours, les enfants allaient le voir seul, sans l’aide adulte.
Tous ces questionnements, ces pistes de réflexion et ces outils ont permis à chacun de se préparer à la séparation chez le jeune enfant.

Chloé Jean

Article paru dans Les Cahiers de l’animation Vacances Loisirs n°84 / CEMEA© / octobre 2013

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